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Il y a quelques semaines, le monde européen subissait l’impulsion de Dirac venant de Suède : le Flyg Skam.
Après l’engouement médiatique, l’effet Dirac d’Avril 2019 semble se calmer et la perturbation du système semble s’estomper. Tout le monde, réseaux sociaux, audio-visuel et presse, est presque passé aux affaires suivantes après les élections européennes. D’autres mainstream viennent de prendre le relai cherchant qui est le prochain gros pollueur, ou quelle nouvelle (dont l’on se doute depuis longtemps) nous fera le plus peur au sujet de notre alimentation…
Mais ce serait oublier que le marketing est aux aguets pour utiliser au mieux l’un des ressorts de l’influence, connu en intelligence économique : la publicité.
Et il s’agit là de surfer au plus vite sur le soufflé de l’engouement (superficiel ?) pour le Flyg Skam avant que celui-ci ne retombe comme cela m’est arrivé avec ma préparation culinaire au fromage 😦
J’ai reçu, comme plusieurs internautes sans doute, un message fort opportun de OUI.SNCF.
Tirant parti de la sympathie et de l’enthousiasme spontané d’une partie de l’opinion pour cette idée d’abandonner l’avion au profit de liaisons terrestres ferrées, cette compagnie vient de faire fort !
Car la méthode de cette compagnie est bonne ! Tout le travail en amont a été fait par les médias, les réseaux sociaux combiné au mouvement de sympathie envers une adolescente, Greta Thunberget.
Cette partie de l’opinion est « mure » pour l’opération de publicité et ses biais cognitifs n’ont plus qu’à être travaillés et exploités.
Il suffit donc maintenant d’amener cette partie de l’opinion à tenir ses engagements : un coup de pouce avec un message de « responsabilité » et un rappel des « bonnes pratiques de voyage » martelées par la presse audio-visuelle et les réseaux sociaux.
Avec opportunité et justesse de timing, la SNCF vient de réussir une très belle opération d’influence par la publicité, avec l’habileté de ne jamais rappeler la honte qu’auraient les voyageurs s’ils prenaient l’avion. Il n’en est pas besoin : les médias ont ancré ce message de culpabilité.
Les personnes qui se sont engagées moralement en supportant et en partageant tous les messages écologiques récents au sujet de cette honte des « avions dévastateurs du climat », ne peuvent désormais renier aisément leur discours en le trahissant par des actes qui ne seraient pas en rapport. Ils ne prendront pas non plus leur voiture, ni l’hélicoptère : ils savent aussi que « c’est mal ! ».
Ils choisiront donc le train et permettront l’augmentation (très attendue et convoitée) du chiffre d’affaires de la SNCF !
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Article publié également sur ma page LinkedIn.
Images d’illustration :
« BB 22293+VR2N Lille-Flandre » par Louis Espéret (libre de droit sur Flickr.com)
Contenu de la campagne de mailing : source OUI.sncf
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