Les systèmes d’exploitation propriétaires se succèdent et ne se ressemblent pas. Enfin, si ! Ils ont ce point commun : être de moins en moins maîtrisables par l’utilisateur qui subit ce qu’y dissimulent leurs éditeurs.
Prenons le cas de Microsoft, le M de GAFAM.
Dans les versions antérieures de Windows, système d’exploitation Microsoft, vous gardiez encore un peu la main sur une partie de ses fonctionnalités et il était possible d’en restreindre certaines. Ce n’est définitivement plus le cas avec Windows10 Famille. En plus, il faut sourire : vous êtes surveillés !
Article portant sur Windows Update. Un autre traitera de télémétrie, mais on ne sait pas ce que l’éditeur de Redmond y fait transiter.
Windows Update
S’il est louable de maintenir à jour le système d’exploitation pour éviter les failles de sécurité, ne pas pouvoir filtrer le type de mises à jour que l’on souhaite installer pose un vrai problème de souveraineté dans la gouvernance de nos ordinateurs.
Jusqu’à la version 7, il était possible de faire le tri entre les mises à jour recommandées et les mises à jour facultatives. Il était aussi possible de n’avoir que les informations sur la disponibilité des mises à jour, sans que Microsoft ne les télécharge, voire les installe directement.
De plus, on avait un descriptif de ce qui était disponible et, chose non négligeable, la taille engloutie par le système d’exploitation lors de l’installation sur le disque dur.
Avec Windows 10 Famille, pas le choix : la programmation habile du système d’exploitation par l’éditeur met en route les téléchargements et les installations sans votre « aide » et encore moins avec votre « accord ».
Quant aux « options avancées », il n’y a rien qui réduise vraiment le flot principal : Microsoft est sur votre ordinateur comme chez lui. Vous devenez totalement secondaire.
Obsolescence anticipée !
Nous nous plaignons tous de l’obsolescence anticipée : Microsoft y contribue largement en ne nous autorisant pas à télécharger seulement les mises à jour qui nous semblent utiles (les « recommandées ») et en laissant de côté les mises à jour facultatives. Tout ce qui touche au système d’exploitation est installé.
Et de la place, il en faut !!! La place disque absorbée par le système d’exploitation avec ce qui est utile et ce qui est futile devient considérable !
Microsoft vous accorde un répit dans les mises à jour : vous pouvez suspendre les mises à jour pour une durée allant jusque 35 jours. Mais à quoi bon ? Puisque dans tous les cas, Microsoft imposera la mise à jour du système d’exploitation lorsque cette limite sera atteinte, afin de pouvoir à nouveau les interrompre. Pas le choix !
Ajoutons à cela la place prise par le système d’exploitation dans la mémoire vive lors de l’utilisation de l’ordinateur, et nous voyons que Microsoft a aussi de l’humour. Comment ne pas être offusqué par les mentions portées par l’éditeur sur la consommation de ressources quand on ouvre le gestionnaire des tâches.

Si l’on accuse parfois à titre normal les fabricants de machines pour leur rôle dans l’obsolescence anticipée, il ne faut pas oublier que les producteurs d’immatériels portent sans doute une plus grande responsabilité dans le monde des ordinateurs et autres périphériques informatiques comme les smartphones. Ainsi, le système d’exploitation et ses 85 processus Windows, augmenté de processus en arrière plan, consomme 27% des 8Go de mémoire vive de ma machine, alors que je ne fais … rien !
Mais Microsoft écrit que la « consommation de ressource » pour chacun de ses processus est très faible. Les petits ruisseaux des processus Microsoft font la grande rivière consommatrice de la mémoire vive.
Ajoutons que certains processus s’ouvrent sans que nous en ayons besoin comme le « Microsoft Text Input Application », « Cortana » (l’intruse), ou le suivi de l’expérience Shell (Hôte de l’expérience Windows Shell).
Le prochain article parlera d’ailleurs d’autres processus qui s’ouvrent spontanément lorsque l’ordinateur se trouve raccorder au réseau Internet : là, ça devient « open bar » pour notre éditeur de Redmond.
Si l’on râle sur ce que certains appellent l’obsolescence programmée (je préfère l’appeler obsolescence anticipée), ce n’est pas seulement du fait des constructeurs de l’équipement matériel.
La responsabilité des éditeurs de système d’exploitation y est considérable.
D’autant plus, que la souveraineté de l’utilisateur sur son propre ordinateur devient quantité négligeable face aux activités automatisées judicieusement programmé par les éditeurs. Dans le cas présent, il s’agit du M de GAFAM, Microsoft, qui réduit considérablement les pouvoirs de l’utilisateur.
Dans le prochain article, je démontrerai comment Microsoft empêche également l’intervention sur les fichiers exécutables qu’il lance pour satisfaire ses propres desseins.
Illustration :
Photo d’entête par Markus Spiske sur Pexels.com (libre de droit)
Captures d’écran : Arno Delanchy
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